Architecture intérieure

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Le jubé

Élément remarquable de l’église, le jubé construit au début du XVIème siècle, est le seul subsistant à Paris.

Au Moyen Age, le jubé est à la fois une barrière séparant le chœur, où se tiennent les religieux et les chanoines, de la nef où sont les simples laïcs, et une tribune d’où est proclamée la Sainte Parole (d’où son nom, correspondant au début de la prière par laquelle le lecteur demandait la bénédiction au prêtre : «jube, domine, benedicere…» : «Daigne me bénir, Seigneur…»).

Avec la volonté de rendre le déroulement des cérémonies de la messe visible pour tous, la plupart des jubés disparaissent au XVIIIème siècle.

Le jubéCe jubé allie une structure gothique interne et une ornementation pleinement Renaissance. La balustrade est un entrelac de dentelle de pierre, sculpté dans du calcaire de Saint-Leu. Deux escaliers à claire voie s’enroulent autour des piliers, desservant à la fois le jubé et la coursive, dont la fonction exacte, autre que décorative, n’est pas bien établie.

Alors que les noms de la plupart des artisans ayant participé à la construction de l’église nous sont connus, curieusement on ignore l’auteur de ce chef-d’oeuvre.

Le beau Christ en croix qui surmonte le jubé, oeuvre de Ulrich de Grienewald, provient de la chapelle de l’Ecole polytechnique, supprimée en 1830.

L’ensemble du jubé et de la clé de voûte constitue un magnifique cadre pour l’autel moderne de la maison Cheret.

Le mobilier

Avant la Révolution de 1789, l’église possédait un riche mobilier de tableaux et de tapisseries qui fut intégralement dispersé. Aussi toutes les œuvres en place résultent-elles d’une reconstitution. Parmi les tableaux, on relève deux ex-voto à Sainte-Geneviève, œuvres de Nicolas de Largillière (1696) et de Jean-François de Troy (1726).

L’orgue

Ce buffet du grand orgue fut construit et sculpté en 1631 par Jehan Buron, maître menuisier. C’est le plus ancien de Paris et, de plus, il nous est parvenu dans son état d’origine.

Seule une partie des 7.000 tuyaux, allant de 3 mm à 5,5 m de haut, est visible. Répartis en 90 jeux, ils placent cet orgue au 5ème rang parisien.

Parmi les facteurs d’orgue ayant travaillé à Saint-Etienne du Mont citons : Pierre Pescheur, auteur de l’instrument d’origine (1636) dont il ne reste rien, François-Henri Cliquot (1772), et Cavaillé Coll (1863).

L’instrument a eu des titulaires célèbres parmi lesquels Maurice Duruflé. Né en 1902, il en fut titulaire de l’âge de 28 ans jusqu’à sa mort en 1986.

Actuellement, il est tenu par Thierry Escaich, victoire de la musique en 2002 et 2006, et Vincent Warnier.

La chaire

La chaire baroque

La chaire, datée de 1651, qui remplaça le jubé pour la prédication, est un bel exemple de l’art baroque avec l’emphase qui le caractérise. Les sculptures sont de Lestocard (élève de Sarazin) qui travailla sur des dessins de La Hire.

La cuve est soutenue par une puissante représentation de Samson ; les sept statues féminines autour de la cuve, inspirées de la sculpture classique, représentent les vertus cardinales et théologales.

Les panneaux qui entourent la chaire racontent l’histoire de saint Etienne, alternant avec des ovales représentant les évangélistes et deux grands Docteurs de l’Eglise, saint Jérôme et saint Augustin.

La chapelle Sainte-Geneviève

Les reliques de la sainte ayant été brûlées pendant la Révolution de 1789 par la municipalité parisienne, et la châsse fondue, l’église accueille depuis le début du XIXe siècle des reliques de la sainte qui avaient été conservées dans d’autres églises depuis le IXe siècle. La grande châsse actuelle contient les pierres subsistantes du sarcophage d’origine où son corps avait été placé.

La chapelle, réalisée en 1853, est un bel exemple de style néo-gothique. Les vitraux (1869) retracent l’histoire de la sainte, dont la mémoire est toujours entretenue : tous les ans, se déroule, du 3 au 11 janvier, la neuvaine de sainte Geneviève,  marquée par des célébrations en son honneur.

Continuer la visite : les vitraux

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